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La Montagne

[1955-1956]

Germaine Richier

Conçue par Germaine Richier pour son exposition au Musée national d’art moderne en 1956, La Montagne  oppose deux figures hybrides, croisant modèle vivant, nature et imaginaire. L’artiste elle-même les définissait comme « des créatures fantastiques d’un âge que nous sommes incapables de reconnaître, mais qui est le nôtre, puisque le monde des formes survient incessamment pendant notre recherche et notre observation ».

 

Pour la figure de droite, dont il serait difficile de distinguer le caractère zoomorphe du caractère anthropomorphe, Germaine Richier fait de nouveau appel à la corpulence monstrueuse d’Antonio Nardone, modèle du fameux Balzac de Rodin et que Richier avait déjà fait poser pour L’Orage. Ici, le corps de Nardone est traité de manière presque abstraite. 

En mouvement mais comme retenue par son propre poids, la figure de droite s’oppose à l’apparente fragilité de la figure de gauche.

Germaine Richier compose un conglomérat organique à partir de branches et d’os. La matière subit elle aussi les actions de ces drôles de figures. Richier travaille sur différentes textures. La tête de la figure de droite est vidée, laissant voir l’aspect brut du bronze et ses aspérités. À l’inverse, les jambes sont volontairement très fines et apparaissent lissées. Ces figures hybrides semblent saisies en pleine métamorphose.

L’écrivain et critique d’art, Jean Paulhan y voit une image des origines, et nomme l’œuvre « La Caverne ou L’Œuf du monde ».


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