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L'Eau

1953

Germaine Richier

Au début des années 1950, Germaine Richier ramasse un morceau d’amphore antique sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône). À partir de ce morceau, elle façonne une femme assise. Le col du vase avec ses anses et son goulot ébréché terminent cette figure acéphale. Les formes généreuses du tronc contrastent avec la finesse des jambes, aussi ténues que l’armature qui le soutient. De là naît un effet d’apesanteur, de jaillissement : la fécondité du corps féminin à la gorge ample. 

Mais la puissance de l’eau transparaît dans les profonds accidents du bronze, creusé au niveau du ventre, comme soumis à l’érosion. Sur sa terre encore fraîche, l’artiste a versé des algues ramassées sur les plages normandes.

 

La sculpture dégage une impression de calme et d’éternité mais aussi de fragilité et de précarité. Seul le bout de ses pieds dépassant délicatement de la terrasse crée un effet dynamique en direction du spectateur


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